REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Honneur-Fraternité-Justice MINISTERE DE LA SANTE ET DES AFFAIRES SOCIALES POLITIQUE ET STRATEGIES NATIONALES DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME Septembre 1997 PREAMBULE Le paludisme reste l’un des problèmes de santé publique les plus graves en Mauritanie de part son impact sur la mortalité, la morbidité et l’économie du pays. En effet, avec le développement de l’agriculture irriguée et l’amélioration de la pluviométrie, la situation épidémiologique de cette maladie s’est particulièrement aggravée au cours des 10 dernières années avec l’apparition d’épidémies meurtrières au niveau de la plupart des wilayas. Le paludisme qui constitue le troisième motif de consultation au niveau des formations sanitaires, sévit de façon endémique dans les wilayas du Sud et de l’Est, notamment dans la région du fleuve. A l’instar de la communauté internationale, la Mauritanie a inscrit parmi ses priorités nationales la lutte contre le paludisme. Aujourd’hui, grâce à la politique de santé basée sur les soins de santé primaires, le Programme National de lutte contre le Paludisme bénéficie de l’appui du Gouvernement et des ses partenaires au développement. L’objectif de la lutte antipaludique en Mauritanie est de réduire la mortalité et la morbidité dues au paludisme, notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Les stratégies majeures retenues pour lutter contre ce fléau reposent sur la prise en charge des cas, la chimioprophylaxie chez les femmes enceintes et la promotion de l’utilisation des moustiquaires et matériels imprégnés aux insecticides. Ce document portant Politique et Stratégies Nationales de lutte contre le paludisme constituera le cadre de référence pour l’ensemble des partenaires de l’action sanitaire et sociale; il servira notamment à orienter les plans d’actions régionaux et accélérer la lutte contre le paludisme dans notre pays. A travers ce document, l’Etat Mauritanien renouvelle son engagement à combattre avec l’appui de ses partenaires cet important fléau qu’est le paludisme, et apporte ainsi sa contribution aux engagements internationaux définis lors des conférences de Brazzaville et d’Amsterdam. Le Ministre de la Santé et des Affaires Sociales
1. INTRODUCTION 1.1. GENERALITES
La République Islamique de Mauritanie s'étend sur un territoire de 1.030.700 km2 compris entre les 15ème et 27ème degrés de latitude Nord et les 5éme et 17ième degrés de longitude Ouest. Elle possède des frontières communes avec le Sénégal au Sud, le Mali au Sud et à l'Est, l'Algérie au Nord-Est et le Sahara Occidental au Nord. A l'Ouest l'Océan Atlantique forme un littoral long de 700 km. La Mauritanie peut être globalement divisée en trois grandes régions naturelles : - la vallée du fleuve, zone agricole, caractérisée par des précipitations annuelles qui peuvent atteindre 300 à 500 mm. La construction de plus de 500 barrages dans cette zone a contribué à l'extension des activités agricoles, avec un potentiel de terres cultivables estimé à 135.000 hectares. - la zone sahélienne, situé au Sud-Est, le long de la ligne Nouakchott - Néma, caractérisée par des précipitations annuelles de 100 à 300 mm. C'est une zone de pâturages où l'on pratique l'élevage et l’agriculture. - la zone saharienne, immense, située au Nord de la ligne Nouakchott-Néma, où les précipitations sont irrégulières et varient entre 50 et 100 mm. Les points d'eau y sont rares, en dehors de quelques oasis où le développement des palmeraies et du maraîchage saisonnier ont favorisé l'établissement de populations autochtones. La population totale de la Mauritanie est estimée à 2.346.752 habitants en 1996; la population urbaine est passée de 9,1% en 1965 à 21,7% en 1977, et on estime en 1994 que plus de 45% de la population totale vit dans les agglomérations urbaines. L’étude de la pyramide des âges montre que 20% ont moins de 5 ans (environ 470 000), 54% ont moins de 20 ans et seulement 6% ont plus de 60 ans. 1.2. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE
L'amélioration de l'état de santé des populations est une priorité de la politique sanitaire en Mauritanie.
Inaugurée en 1992, et ayant pour objectif “ Santé pour tous les mauritaniens d’ici l’an
2000 ”, cette politique s’appuie essentiellement sur les soins de santé primaires inspirés du concept de l’Initiative de Bamako. Les stratégies adoptées par le Gouvernement reposent fondamentalement sur une volonté de déconcentration progressive des moyens centraux vers une décentralisation effective du pouvoir décisionnel et financier, rendue possible par la mise en place de Directions Régionales à l’Action Sanitaire et Sociale (DRASS). Le système de santé, de type pyramidal, comprend 5 niveaux :
- le Centre Hospitalier National: situé à Nouakchott, il constitue l’ultime lieu de
référence pour tout le pays, et assure des prestations médico-chirurgicales et des examens spécialisés.
- l'hôpital régional : il est situé au niveau du chef-lieu de wilaya, avec une
capacité moyenne de 50 lits. L’offre des prestations varie d’un hôpital à un autre selon la disponibilité du personnel spécialisé et des équipements techniques. Rares sont les hôpitaux qui ont des laboratoires pouvant assurer des analyses de qualité. L’hôpital régional constitue le niveau de référence intermédiaire pour les centres de santé de moughataa.
- le Centre de Santé: à chaque moughataa correspond une circonscription
sanitaire dont la structure de soins principale est le centre de santé, dirigé par un médecin.
Le centre de santé, situé au niveau du chef-lieu de la Moughataa, constitue le
premier niveau de référence pour les structures sanitaires périphériques.
Les prestations de soins varient en fonction du type de centre (A ou B); à
l’exception de la chirurgie, chaque centre de santé assure un paquet d’activités essentielles comprenant des examens de laboratoires pour les centres de type A.
- le Poste de Santé : dirigé par un infirmier, le poste de santé est implanté au
niveau du chef-lieu de la commune, et parfois dans les grandes agglomérations rurales.
Chaque poste de santé assure un paquet minimum d’activités dont principalement
des activités curatives et préventives.
- l'Unité de Santé de Base: elle s’appuie sur un agent de santé communautaire
(ASC) qui assure des prestations aux populations pour lesquelles les services publics de santé sont géographiquement inaccessibles. Il s’agit d’une entité initiée en étroite collaboration avec les communautés et dont la gestion est confiée à un comité de santé local.
L'ASC, qui est le plus souvent une femme, assure des activités curatives,
d'hygiène, d’accouchement, et anime le processus de participation communautaire dans le cadre de la politique nationale de recouvrement des coûts sur les médicaments essentiels.
A coté de ce secteur public, il faut noter un développement important du secteur privé au
cours des 10 dernières années, notamment des cliniques médicales, des cabinets médicaux et de soins, des laboratoires d’analyses, des dépôts de médicaments et pharmacies, et des centrales d’achat de médicaments surtout au niveau de Nouakchott et de Nouadhibou.
1.3. SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DU PALUDISME
En dépit des énormes efforts consentis par le Gouvernement Mauritanien et ses partenaires dans la mise en oeuvre d’un système de santé performant et accessible à toute la population, certaines affections dont le paludisme continuent à afficher des incidences élevées au niveau du pays. En effet, le paludisme constitue la 3ème cause des motifs de consultation au niveau des formations sanitaires du pays. Le nombre de cas notifiés au cours des 5 dernières années a été multiplié par 5, passant de 42 112 cas en 1991 à 214 478 cas en 1995. Cette maladie, endémo-épidémique en Mauritanie, est en pleine recrudescence et contribue considérablement à l’augmentation de la mortalité et de la morbidité en particulier chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Durant les 5 dernières années, des épidémies de fièvre d’allure palustre au niveau des wilayas du Brakna et du Tagant ont été observées. La transmission du paludisme est importante dans les wilayas du Sud et du Sud-Est, faible au Nord, et saisonnière entre les deux zones, entraînant parfois des épidémies. Certains facteurs ont contribué considérablement à la recrudescence de cette maladie dans le pays:
- l'amélioration de la pluviométrie ces dernières années - le développement des barrages, des cultures irriguées dans l'Est et le Sud du pays en particulier dans la région du fleuve - la mise en valeur des oasis dans le Nord. - l'insuffisance de mesures spécifiques de lutte contre le paludisme.
Le diagnostic de paludisme au niveau des formations sanitaires repose essentiellement sur la clinique et parfois sur un examen parasitologique. Le Plasmodium falciparum, espèce la plus virulente et la plus pathogène, est rencontré dans plus de 90% des cas. Les autres espèces de plasmodium malariae, vivax et ovale sont moins fréquentes. L’espèce anophèlienne prédominante est Anophèles gambiae. Les enquêtes menées sur la chimiorésistance dans le pays, au cours des 10 dernières années, montrent de façon générale une bonne sensibilité du P. falciparum à la chloroquine, avec des taux de résistance variant entre 2.2% et 5.4% selon les auteurs. Les données recueillies sur la morbidité et la mortalité liées au paludisme sont considérées nettement inférieures à la réalité quotidienne, vue la faible qualité du système d’information sanitaire et le nombre de cas qui échappe à la déclaration.
Le paludisme constitue à cet égard un véritable problème de santé publique auquel le Gouvernement Mauritanien et ses partenaires au développement accordent une attention particulière. Des médicaments antipaludiques sont disponibles dans le cadre de la politique nationale de recouvrement des coûts, et des compétences nationales sont formées sur les différentes stratégies de lutte contre cette maladie. Le présent document portant “ Politique et stratégies nationales de lutte contre le paludisme ” servira de document de base pour l'élaboration et la mise en oeuvre des Programmes régionaux de lutte contre le paludisme. 2. OBJECTIF DE LA LUTTE ANTIPALUDIQUE
L’objectif général de la lutte antipaludique en Mauritanie est de réduire la morbidité et la mortalité dues à ce fléau. Des objectifs de processus, de résultat et d’impact, et des indicateurs pour le suivi et l’évaluation des actions planifiées seront développés dans des plans d’action élaborés au niveau national et régional. 3. STRATEGIES DE LUTTE ANTIPALUDIQUE
Les stratégies retenues pour réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme s’articulent autour de: 3.1. STRATEGIES MAJEURES 3.1.1. PRISE EN CHARGE CORRECTE DES MALADES
La prise en charge de la maladie est une intervention prioritaire et représente le moyen le plus direct de réduction de l'incidence des formes graves, donc de la mortalité due au paludisme. La prise en charge de la maladie est un processus qui comprend le diagnostic clinique et/ou parasitologique, le traitement correct selon les directives nationales, l'éducation du malade et l’orientation/recours vers une structure de référence si nécessaire. La prise en charge des cas de paludisme est réalisée par le personnel de santé des structures publiques, parapubliques et privées. Le protocole de prise en charge des cas sera fonction de la forme de paludisme et de la réponse thérapeutique.
3.1.1.1. FORME SIMPLE *Critères diagnostics: le diagnostic de paludisme simple sera basé sur la clinique et la
parasitologie là où l’examen de laboratoire est possible. Il s’agira de mettre en évidence
essentiellement les signes suivants : - fièvre ou antécédent de fièvre sans autre pathologie évidente - frissons - céphalées - myalgies - troubles digestifs
Rechercher aussi toute autre pathologie associée et la traiter.
*Traitement antipaludéen: quel que soit le niveau de la structure sanitaire, le
médicament antipaludéen de première intention est la chloroquine base,
administrée par voie orale à la posologie de 25 mg de chloroquine-base/kg de poids corporel en 3 jours, sans dépasser 600 mg par jour :
- premier jour = 10 mg/kg de poids, en prise unique - deuxième jour = 10 mg/kg de poids, en prise unique - troisième jour = 5 mg/kg de poids, en prise unique
*Traitement adjuvant: en plus du traitement antipaludéen, on associera systématiquement :
- le paracétamol: 1 comprimé de 500 mg 3 fois par jour chez l’adulte et
50 mg /kg de poids par jour chez l'enfant
- ou à défaut l’acide acethyl salicylique à la même dose que le paracétamol.
*Les conseils à fournir aux malades: les malades et leurs familles devront
comprendre le diagnostic, le traitement et la nécessité de participer au processus de guérison. Ces conseils viseront principalement à soigner la maladie, à circonscrire son évolution, à empêcher son aggravation et à prévenir les décès.
A l’occasion de chaque consultation, il faudra insister auprès des malades sur les
- prendre correctement les médicaments prescrits - revenir rapidement en cas de complications ou de vomissements persistants - consulter si la fièvre persiste plus de 3 jours après le début du traitement
- observer les mesures de prévention préconisées
3.1.1.2. ORIENTATION/RECOURS
L'évolution de la maladie pouvant se faire vers l'échec thérapeutique ou l'aggravation, l’orientation/recours dépendra de l’état clinique du malade et du niveau de prestations de la structure d’accueil.
Les cas de paludisme simple peuvent obtenir les premiers soins dans toutes les structures,
quel que soit le niveau de la pyramide sanitaire.
En général, les patients qui sont gravement malades pour absorber des médicaments par
la voie orale, devraient être soignés au niveau des centres de santé et de certains postes santé. Les cas de paludisme graves doivent être immédiatement orientés vers les hôpitaux régionaux ou le Centre Hospitalier National.
Si l'évacuation est réalisable, le traitement devrait être engagé et le malade accompagné d'une fiche complète d’orientation comprenant en particulier :
- le traitement reçu (médicaments, doses, durée)
- l'heure de la dernière prise de médicaments.
Lorsque le malade se trouve loin du niveau de référence de la structure d’accueil, son transfert se fera vers la formation sanitaire la plus proche, en fonction de la gravité de la maladie. 3.1.1.3. ÉCHEC THÉRAPEUTIQUE
*Définition : le diagnostic de l'échec thérapeutique précoce (ou résistance clinique) est définie par la persistance de la fièvre après administration correcte de chloroquine pendant 3 jours consécutifs. L’échec thérapeutique est dit tardif si les signes de la maladie réapparaissent entre le 4ème et le 14ème jour, avec persistance de la parasitémie.
Avant de poser le diagnostic d’échec thérapeutique, Il faut s'assurer : - qu'il n'existe pas une autre pathologie sous-jacente qui expliquerait la persistance de la fièvre - que le traitement prescrit était correct - qu'il a été bien suivi - que le malade n'a pas vomi les comprimés
*Le médicament antipaludéen utilisé dans les échecs thérapeutiques est la sulfadoxine-pyriméthamine, dosée à 500 mg de sulfadoxine et 25 mg de pyriméthamine; elle sera administrée par voie orale en prise unique, comme suit :
- adulte : 3 comprimés par traitement -
enfants: 1/2 comprimé pour 10 kg de poids par traitement.
3.1.1.4. FORME GRAVE
Le paludisme peut-être une maladie très grave qui entraîne des complications sérieuses et même mortelles lorsqu’elle n’est pas soignée rapidement et correctement. *Critères diagnostics: suivant l’état du malade, il est possible d’avoir un ou plusieurs des signes suivants:
- fièvre supérieure ou égale à 40°C - vomissements persistants et/ou diarrhées avec ou sans déshydratation - anémie sévère - convulsions généralisées - agitation, confusion, somnolence, irritabilité - ictère - choc ou collapsus cardio-vasculaire (“ forme algide ”) - coma - troubles du tonus (hypo ou hypertonie). - hémorragies spontanées, coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) - troubles respiratoires, oedème aigu du poumon (OAP) - insuffisance rénale - hémoglobinurie (urines rouge porto) - hypoglycémie - hyperparasitémie
*Traitement antipaludéen: le médicament de choix utilisé est la quinine injectable (sels de quinine). Elle est administrée en perfusion dans du sérum glucosé 5 % ou 10 % à la dose de 30 mg par kg de poids corporel et par 24 heures, en 2 ou 3 prises, toutes les 8 ou 12 heures, jusqu’à possibilité de prise de médicaments par la voie orale.
Le passage à la voie orale se fera dès que possible en administrant de la
chloroquine à la dose de 25 mg par kg de poids en 3 jours, sans dépasser 600 mg/jour :
- premier jour = 10 mg/kg de poids, en prise unique - deuxième jour = 10 mg/kg de poids, en prise unique
- troisième jour = 5 mg/kg de poids, en prise unique
Si la perfusion est impossible, faire l’injection de quinine en intramusculaire (10mg/kg/j en 3 prises) en attendant le transfert du malade au niveau de la structure de référence la plus proche.
*Traitement adjuvant: en plus des antipaludiques, il est essentiel de traiter les différents symptômes associés dont dépend le pronostic vital du malade :
- la fièvre, par le paracétamol ou à défaut l’acide acétyl salicylique - corriger l'anémie - maintenir l'équilibre hydro-électrolytique - traiter l’œdème aigu du poumon - corriger l'hypoglycémie par du soluté glucosé hypertonique - traiter l'insuffisance rénale - traiter le collapsus cardio-vasculaire - traiter les complications infectieuses, en particulier dans les “ formes algides ”
3.1.1.5. POURVOYEURS DE SOINS
Suivant la forme de paludisme et le niveau de la pyramide sanitaire, on aura comme pourvoyeurs de soins: -les agents de santé communautaires: pour traiter la forme simple - les infirmiers et sages-femmes: pour traiter la forme simple, l’échec thérapeutique et parfois la forme grave, dans l’attente de l’évacuation du malade. - le personnel médical du secteur public, parapublic et privé: pour traiter les deux formes de paludisme et les échecs thérapeutiques. 3.1.1.6. SOURCES DES ANTIPALUDEENS Les médicaments antipaludéens s’inscrivent dans la politique nationale du système de recouvrements des coûts, et existent aussi dans le secteur pharmaceutique privé. Les sources d’antipaludéens et autres traitements adjuvants sont:
- les trousses des Agents de Santé Communautaires et des Agents du Ver de
Guinée pour la chloroquine, le paracétamol et l'acide acethyl salycilique
- les pharmacies des formations sanitaires publiques (Postes de Santé, Centres de
Santé, Hôpitaux et Dépôts Régionaux) pour les médicaments essentiels
- les dépôts et pharmacies du secteur privé pour toutes les gammes de produits.
3.1.1.7. DIAGNOSTIC EN LABORATOIRE
Le diagnostic parasitologique correct est une mesure utile pour une meilleure prise en charge des cas de paludisme.
Les laboratoires devront être capables d’une plus grande efficacité et précision dans le diagnostic du paludisme au microscope, y compris pour l’identification des différentes espèces, des formes sexuées et asexuées, et pour le dénombrement quantitatif des parasites.
Bien qu’il soit souhaitable de confirmer tous les cas de paludisme par un diagnostic microscopique, les services de laboratoires ne sont pas suffisamment équipés pour réaliser les examens essentiels. Dans cette situation, il faudra s’appuyer sur le diagnostic clinique et établir un diagnostic parasitologique pour les patients hospitalisés, les cas graves, les cas référés et devant toute suspicion d’échec thérapeutique. 3.1.1.8. COÛT DES PRESTATIONS
Le coût des soins sera supporté par le malade et sa famille dans le cadre de la politique nationale de recouvrement des coûts. En cas d’urgence, et si le malade ou ses accompagnateurs ne sont pas en mesure de payer les soins dispensés, ce coût sera supporté par la formation sanitaire suivant les mesures de gestion locales entrant dans le cadre de l’action sociale. 3.1.2. PREVENTION DU PALUDISME 3.1.2.1. LUTTE ANTIVECTORIELLE *Promotion de matériaux imprégnés d'insecticides
L'usage des moustiquaires et des rideaux est assez répandu dans les wilayas du Sud et de l'Est du pays. L'imprégnation de ces matériels aux insecticides, mesure efficace pour la prévention du paludisme, sera mise en place progressivement par le développement de centres d’imprégnation et de reimprégnation de moustiquaires et autres matériels, d’abord dans les wilayas où l’usage des moustiquaires est fréquent, puis au niveau de toutes les zones exposées à la maladie.
La deltaméthrine et la perméthrine, insecticides efficaces, seront les produits utilisés pour l’imprégnation des moustiquaires et des autres matériaux. La gestion des centres d’imprégnation sera confiée aux personnels de santé des formations sanitaires et aux agents des structures communautaires, dans le cadre de la politique nationale de recouvrement des coûts. Le coût de l’imprégnation servira au renouvellement des stocks d’insecticides et de fournitures essentielles. A terme, les produits insecticides devraient faire partie des matériels essentiels de la politique de recouvrement des coûts dans le souci d’assurer un approvisionnement régulier des structures mises en place. Les communautés seront associées de près, à travers des associations locales, aussi bien dans la
disponibilisation de ces insecticides que dans la confection des moustiquaires et la gestion des centres d’imprégnation. Aussi, des initiatives de promoteurs privés seront encouragées dans le but d’assurer la pérennité de cette intervention et la rapprocher d’avantage des bénéficiaires. *Hygiène et assainissement: L’action sur l’environnement permettra de réduire les gîtes larvaires des moustiques. Elle devrait être appliquée plus souvent par les communautés locales pour assurer la protection collective contre les vecteurs, et être intégrée dans la planification des projets de développement. *Epandages ciblés et ponctuels d’insecticides:
Ils seront effectués en cas d’épidémie dans des zones non exposées habituellement au paludisme. Les mesures qui seront mises en place devront tenir compte du coût des opérations de pulvérisation, en améliorant progressivement le ciblage des zones à traiter en priorité, et qui sont préalablement identifiées grâce au système d’information épidémiologique mis en place. Les deux dernières mesures de lutte, qui constituent un appui important pour la prévention du paludisme, nécessiteront une collaboration entre le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, le Ministère de la Défense Nationale, le Ministère du Développement Rural et de l’Environnement, le Ministère de l’hydraulique et de l’énergie, le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère du Travail de la Fonction Publique de la Jeunesse et des Sports, le Ministère de l’Intérieur des Postes et Télécommunications, le Secrétariat d’Etat à la Condition Féminine, les Municipalités, les Agences de coopération et les organisations non gouvernementales. 3.1.2.2. CHIMIOPROPHYLAXIE
Elle aura pour but de prévenir le paludisme chez des groupes vulnérables; bien que tous les groupes d’âge soient exposés à cette maladie, les femmes enceintes vivant dans les zones endémiques, en particulier durant leur première et deuxième grossesse (en raison de la baisse immunitaire pendant la grossesse et du risque de faible poids de naissance chez les nouveaux- nés) seront en priorité soumises à cette mesure. Cette chimioprophylaxie se fera avec de la chloroquine-base à la posologie de 5 mg/kg de poids par semaine, en prise unique, après administration d’une dose curative de 25 mg/kg de poids en 3 jours. Elle devrait être instituée dès le premier contact avec les femmes enceintes et sera poursuivie 2 mois après l'accouchement. Aussi, les personnes vivant dans les zones indemnes et effectuant des déplacements vers les zones endémiques seront soumises à la même chimioprophylaxie pour se protéger individuellement contre le paludisme.
3.1.3. SURVEILLANCE ET CONTROLE DES EPIDEMIES 3.1.3.1. Surveillance des épidémies:
Elle s’effectuera à travers un réseau national de détection des principales maladies à potentiel épidémique. Cette surveillance permettra de détecter précocement les augmentations anormales de cas de paludisme et combattre rapidement les situations d’urgence par des mesures de contrôle. Le système d’information épidémiologique mis en place servira principalement à évaluer de façon régulière la situation palustre dans le pays. 3.1.3.2.Contrôle des épidémies:
Des stocks de médicaments antipaludéens et de matériels essentiels (solutés, moustiquaires imprégnées aux insecticides) seront disponibilisés en permanence au niveau des formations sanitaires pour répondre aux situations d’épidémies. Une collaboration inter-sectorielle sera développée entre les organisations de secours, les communautés et les services permanents de la santé pour parer ensembles aux épidémies. 3.1.4. INTEGRATION DE LA LUTTE ANTIPALUDIQUE DANS LA POLITIQUE
NATIONALE DES SOINS DE SANTE PRIMAIRES
Dans le souci d’améliorer et de pérenniser l’efficacité des services de santé périphériques, les activités de lutte antipaludique seront intégrées à travers une approche globale de lutte contre la maladie, notamment les maladies tropicales (Ver de Guinée, Shistozomiase, Parasitoses intestinales, Leishmaniose) et la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant. L’intégration de la lutte antipaludique dans le système national de santé se fera à tous les niveaux : - lors de la conception, de la planification et de l’évaluation des capacités au niveau central
- dans le processus de mise en oeuvre des activités et de leur évaluation pour l’ensemble du système de soins de santé.
Une attention particulière sera accordée à la coordination de la lutte antipaludique avec d’autres programmes de santé et à la coopération inter sectorielle. La mise en place du comité de lutte intégrée contre les maladies tropicales au niveau central devrait constituer un noyau d’expertise pour la planification, l’élaboration des outils du programme et l’évaluation des activités antipaludiques.
3.2. STRATEGIES D’APPUI
3.2.1. FORMATION/ RECYCLAGE/SUPERVISION
D’une manière générale, tous les professionnels de la santé seront formés dans les domaines du diagnostic de la maladie, de la prise en charge des cas, de la surveillance épidémiologique et les mesures de prévention contre la maladie. La formation sera adaptée aux taches du personnel et devrait être fondée sur les solutions des problèmes rencontrés sur le terrain. A terme, la formation devrait permettre au personnel médical, paramédical et communautaire d’assurer une prise en charge correcte des cas de paludisme, d’effectuer des examens de laboratoire de qualité et de réaliser des séances d’éducation pour la santé axées sur la prévention, notamment les techniques d’imprégnation aux insecticides. Des supervisions intégrées formatives, aussi bien par le niveau central que régional , seront mises en oeuvre pour assurer un suivi régulier des activités de lutte contre le paludisme et apporter les orientations et les appuis nécessaires. 3.2.2. APPROVISIONNEMENT EN MEDICAMENTS ANTIPALUDIQUES
Il existe au niveau national un système d’approvisionnement adéquat en médicaments essentiels, y compris pour les antipaludiques. L’approvisionnement des structures sanitaires en antipaludiques et matériels essentiels se fait dans le cadre de la politique nationale de recouvrement des coûts. Les antipaludéens retenus dans le cadre de la politique nationale des médicaments sont :
- les sels de quinine, ampoule injectable
- la sulfadoxine-pyriméthamine, comprimé dosé à 500 mg devsulfadoxine et
L’accent sera mis sur un approvisionnement régulier en antipaludiques et matériels essentiels en concordance avec la Direction de la Pharmacie et du Médicament et des structures régionales (Dépôts régionaux, centres et postes de santé, unités de santé de base). De même, la qualité des médicaments sera assurée par un contrôle régulier au niveau de laboratoires de contrôle compétents. 3.2.3. CREATION D’UN RESEAU DE LABORATOIRES OPERATIONNELS
Avec le développement de la pharmaco-résistance dans la sous-région et la disponibilité de tests de laboratoire modernes et efficients, le diagnostic microscopique du paludisme devient
indispensable pour permettre d’étudier l’épidémiologie locale avec précision et adapter les stratégies de lutte antipaludique en conséquence. L’utilisation du microscope permettra d’éviter des traitements superflus, de reconnaître les échecs thérapeutiques et les rechutes. De manière progressive, tous les hôpitaux et Centres de santé devraient être équipés en matériels de laboratoire. Un réseau de laboratoires sera créé autour des laboratoires de référence du Centre National d’Hygiène et du Centre Hospitalier National . L’accent sera mis sur l’approvisionnement régulier en réactifs et produits consommables de laboratoire, et le contrôle de qualité. 3.2.4. INFORMATION, EDUCATION, COMMUNICATION
La mise en oeuvre d’une approche de mobilisation sociale et de communication devrait contribuer à la promotion d’un changement de comportement et à l’amélioration de la qualité des prestations de service. Cette dynamique sera développée à travers 3 volets essentiels :
- sensibilisation des décideurs locaux: administration, élus, notables, leaderships,
associations de jeunes, coopératives féminines
- sensibilisation du public à travers les différents canaux de communication: inter-
personnelle et de groupes, médias traditionnels (crieurs, griots, assemblée locale) et médias modernes (télévision, radio rurale, journaux, .)
- célébration chaque année de journées nationales de lutte contre le paludisme: elles seront organisées à l’intention des décideurs politiques, du personnel de santé et des communautés pour expliquer les dimensions de la maladie et faire de la lutte antipaludique une priorité nationale.
Les activités d’éducation pour la santé seront réalisées par le personnel de santé, les agents communautaires et les professionnels de la communication au niveau des structures de santé, des écoles, des structures communautaires (coopératives, mosquées, associations de jeunes) à travers les canaux de communication inter personnelle et de groupes, les médias traditionnels (notables, crieurs, griots), les médias modernes (télévision, radio, journaux), et les campagnes de mobilisation sociale. Les principaux thèmes à développer concerneront :
- le diagnostic et le traitement précoce et efficace du paludisme - la gravité de la maladie et les risques encourus en dehors de traitement adéquat - la chimioprophylaxie chez la femme enceinte - la réduction des contacts entre l’homme et le moustique - la lutte contre la reproduction des moustiques
- le danger de l’automédication inadéquate.
3.2.5. RECHERCHE OPERATIONNELLE
La recherche opérationnelle sera développée dans le but d’adapter les activités de la lutte antipaludique à des situations variables ou à des facteurs biologiques et épidémiologiques changeants. Plusieurs axes de recherche seront développés, notamment sur :
- la répartition géographique de la maladie et de ses vecteurs
- les Connaissances, Attitudes et Pratiques des populations et des personnels de santé - la chimiosensibilité des parasites - l’opérationnalisation des moustiquaires et autres matériaux imprégnés - la sensibilité des vecteurs aux insecticides.
3.2.6. MONITORAGE / EVALUATION
Le monitorage et l'évaluation constitueront une composante importante pour le suivi des activité de la lutte antipaludique. La collecte et l’exploitation systématiques des données sont essentielles en vue d’améliorer le programme et orienter la répartition des ressources. Tous les cas de paludisme diagnostiqués devraient être enregistrés selon l’âge, le sexe, la provenance et le type de paludisme sur des formulaires conçus à cet effet. Les données relatives au paludisme seront recueillies à partir des sources suivantes:
- registres des formations sanitaires - laboratoires rattachés aux services de santé - agents de santé communautaires ou Agents Ver de Guinée - enquêtes - rapports d’activités de supervision - certificats de décès
Des plans de monitorage et d'évaluation basés sur des indicateurs appropriés et conformes à ceux proposés par l'O.M.S. seront développés en même temps que les plans régionaux de lutte contre le paludisme. Le monitorage et l’évaluation seront décentralisés à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Une évaluation globale des activités du programme sera régulièrement réalisée par le niveau central.
GESTION DU PROGRAMME
Un Comité National de lutte intégrée contre les maladies tropicales comprenant les services concernés du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales et les partenaires impliqués dans la lutte contre le paludisme sera mis en place pour orienter et appuyer la planification et le soutien des activités à mettre en oeuvre. Il comprendra en son sein un secrétariat technique de coordination et 5 sous-comités chargés de :
- la prise en charge des malades - la lutte antivectorielle - l'éducation sanitaire - le diagnostic parasitologique (laboratoire) - la surveillance épidémiologique et la recherche opérationnelle.
Un arrêté ministériel précisera les termes de référence du comité national et des sous-comités spécialisés. Dans le cadre du processus de décentralisation, le niveau central aura à se concentrer sur la réorientation des activités antipaludiques par la mise à jour régulière de directives nationales et l’appui à la formation, l’approvisionnement en matériels et équipements, la recherche opérationnelle, la supervision et l’évaluation des activités au niveau périphérique. Les rôles respectifs des responsables sanitaires du niveau central et régional, des partenaires et des ONG opérant sur le terrain seront clairement définis pour que la décentralisation des activités soit effective.
Research Article www.ijcps.com International Journal of Chemical and Pharmaceutical Sciences Formulation and Evaluation of oral controlled release matrix tablets of Paroxetine Mahendar R *, Sambashiva D, Valmiki R and Ramakrisha K MRR College of B. Pharmacy, Nadergul v
Fluke Control in Dairy Cows The Irish Medicines Board (IMB) has advisedused, separated by a specified time interval. 12 In Calf Friesian Heifers that some flukicides can no longer be used calving Feb/Mar high EBI on cows or heifers (animals being used andintending to be used for milk production). High solids. and dose again four to eight weeks later. 10 Unit side by side milk