médecine/sciences 2001 ; 17 : 552-8Les transitions épithélium- mésenchyme normales et cancéreuses Les transitions épithélium-mésenchyme permettent aux cel- Brigitte Boyer lules épithéliales de se transdifférencier en cellules fibro- Ana Maria Vallés blastiques, et de quitter leur tissu d’origine pour migrer à distance. Ce type de processus est à l’œuvre dans les méta- Natacha Edme stases cancéreuses, indiquant combien il est important de comprendre son mode d’induction et de régulation. Parmi les agents biologiques caractérisés comme des inducteurs de transitions épithélium-mésenchyme, figurent un certain nombre de facteurs de croissance et de composants de la matrice extracellulaire. Ces substances, en se liant à des récepteurs spécifiques de la membrane cellulaire, engen- drent une série de réactions cytosoliques dont les mieux caractérisées sont l’activation de la cascade Ras/MAPK et celle, concomitante, de tyrosine kinases cytoplasmiques. Ces activations aboutissent à des modifications dans l’expression de gènes particuliers ou, plus directement, à des change- ments dans l’organisation des jonctions intercellulaires et du cytosquelette. La mise en évidence des mécanismes de contrôle des transitions épithélium-mésenchyme normales et cancéreuses offre de nouvelles perspectives dans le trai- tement des cancers métastatiques d’origine épithéliale. Les épithéliums représentent pent également au bon fonctionne-
ultimes de la cancérisation épithéliale
qui assurent la cohésion de ces tissus.
B. Boyer, A.M. Vallés, N. Edme : Laboratoire
oncogenèse et régulations cellulaires, Cnrs
recherche, Bâtiment 110, Centre universi-
taire Paris-Sud, 91405 Orsay Cedex, France.
cohésion cellulaire, d’envahir les tis-
des organes à distance (figure 1). Or,
bien déterminés. Il s’agit des transi-
l’on s’intéresse à la compréhension
ser la mobilité cellulaire et l’invasion
expérimentaux ont été mis au point.
capacité d’une cellule épithéliale de
croissance (EGF, epidermal growth fac-tor ; TGF-α, transforming growth factor
α ; FGF-1, fibroblast growth factor-1 ;
HGF-SF, hepatic growth factor-scatter fac-tor), ayant en commun leur liaison à
simultanément : il s’agit de la dissocia-
intercellulaires, et de l’acquisition de
Les facteurs inducteurs
la mobilité cellulaire, due à des rema-
Dans la majorité des modèles expéri-mentaux utilisés, la dispersion cellu-laire apparaît comme un processus
dont l’activation nécessite un stimulusexterne. Il n’en va pas de même pourles carcinomes les plus malins qui, enl’absence de tout facteur externe,sont capables de maintenir un phéno-type fibroblastique allant de pair avecune absence de jonctions cellulaires
Tumeur primaire
et une capacité de se mouvoir. Cephénotype représente la copie fidèlede celui obtenu après TEM. Tout
laisse à penser que si ces carcinomes,qui sont dits peu différenciés en rai-son de leur morphologie fibroblas-tique, sont capables de se mainteniren l’état, en l’absence de tout facteur
inducteur, c’est que certains éléments
de la voie de transduction intracellu-laire conduisant à la TEM y sont acti-
Métastase
vés de manière constitutive. Il s’agi-rait là d’un des effets de l’activation
Figure 1. La transition épithélium-mésenchyme (TEM) contribue à la méta- stase des carcinomes. La tumeur primaire, encapsulée dans une membrane basale, donne naissance à des cellules qui se dissocient du reste de la massetumorale. La rupture de la membrane basale, due à la sécrétion d’enzymesprotéolytiques par les cellules cancéreuses, permet aux cellules dissociées des’échapper pour ensuite migrer dans le tissu conjonctif entourant la tumeur.Les cellules tumorales peuvent ensuite perforer la paroi d’un vaisseau san-guin ou lymphatique et être transportées à distance de la tumeur initiale.Après avoir de nouveau perforé la paroi du vaisseau, ces cellules pourronts’implanter dans le tissu conjonctif de l’organe où elles sont parvenues. Ellesy proliféreront pour donner naissance à des foyers métastatiques.
cellulaires, allant de la prolifération à
nent surtout le contrôle de la polarité
seule l’une des cinq tyrosines en posi-
(transforming growth factor β), impliqué
peuvent, s’ils le désirent, se référer à
teur s’est souvent révélée décevante :
[12]) (m/s 1998, n° 8-9, p. 994).
lulaire sont des polypeptides se liant à
des récepteurs cellulaires dotés d’une
activité tyrosine kinase intrinsèque.
présent, il a été impossible de déter-
prolifération cellulaire, il semble éga-
primer in vitro des formes sauvages
apparentés (bone morphogenetic proteinreceptor), peuvent induire une TEM
des récepteurs activés. L’analyse phé-
tures épithéliales. A ce propos, il est
de type I sont alors capables d’activer
• Implication du proto-oncogène Src
de la différenciation). Plusieurs résul-
de cellule stimulée et de l’état dans
Les signaux cellulaires spécifiques de la TEM
d’attachement et d’étalement des cel-
Stimulation par les facteurs de croissance
La protéine sécrétée Wnt n’est pas à
L’activation des récepteurs à activité
des devenirs cellulaires variés en fonc-
Récepteur Membrane plasmique
pourraient tous avoir des fonctionsidentiques, comme l’ont prouvé les
expériences d’invalidation géniquede différents éléments de cette
famille [15]. Le rôle de Src dans lesprocessus de dispersion cellulaire a
forme constitutivement active de Srcest capable, à elle seule, de provo-
une forme dominante négativebloque la TEM normalement induitepar l’EGF [5]. Ce rôle de Src dans le
famille, ce qui donne à penser queles domaines SH2 et SH3 de ces dif-
nisme d’action de Src dans la TEMdemeure néanmoins obscur. Troishypothèses peuvent être avancées :selon la première, Src phosphoryle-
rait des composants du cytosqueletteet des jonctions intercellulaires, alté-rant ainsi l’architecture cellulaire et
Figure 2. Signaux de transduction engendrés au cours de la TEM induite par
la cohésion tissulaire (figure 2). Selon
un facteur de croissance. Les récepteurs, activés par liaison du facteur de croissance, se dimérisent et s’autophosphorylent. L’autophosphorylation crée des sites de liaison pour des seconds messagers, qui activent diffé-
tuerait la première étape d’un signal
rentes voies de signalisation : la voie Ras/ Raf/MAPK qui aboutit à la stimula-tion de la transcription de gènes particuliers ; la voie de la PI3K qui a pour
rait à l’activation de gènes particu-
cibles les petites protéines G Rac et Rho intervenant dans l’organisation ducytosquelette et des jonctions intercellulaires ; enfin l’activation des tyrosinekinases de la famille Src, capables de phosphoryler certains éléments ducytosquelette et des jonctions entre les cellules.
duction : en particulier, Src peut selier à Shc, l’un des éléments de la cas-cade de signalisation de Ras, ce qui
conduit à l’activation de cette voie de
être démontré grâce à l’utilisation
d’inhibiteurs spécifiques [18, 19]. (figure 2). La voie Ras/Raf/MAPK est
doute liée à sa capacité d’activer les
intégrante d’une voie de signalisation
Stimulation par la matrice extracellulaire (mitogen-activated protein kinase).
appelés intégrines. A la suite de cetteliaison, les intégrines s’agrègent et
Matrice extracellulaire
sont activées, induisant alors une cas-cade de réactions cellulaires, dont laplupart correspondent à des phos-
Intégrine
phorylations. Plusieurs voies de signa-lisation sont mises en jeu (figure 3) : la
Membrane plasmique
FAK (focal adhesion kinase) et Src, et se
qui lui permet de se lier à la protéine
cade de réactions est l’activation dela petite protéine G Rac, qui joue un
avons déjà signalé l’importance [23]. Si l’on compare les voies de signalisa-
Figure 3. Signaux de transduction engendrés par la liaison des intégrines à
tion activées par les facteurs de crois-
leur substrat matriciel spécifique. L’activation des intégrines, secondaire à la
sance (figure 2) avec celles induites
liaison de composés de la matrice extracellulaire, conduit à une activationdes tyrosine kinases FAK et Src et à une phosphorylation de la paxilline.(figure 3), il apparaît clairement qu’il
Cette dernière peut alors se lier à la protéine Crk. L’activation de FAK et laformation du complexe paxilline-Crk entraînent l’activation de la petite pro-téine G Rac. Parallèlement à cette voie, les intégrines activées sont capablesde se lier à la protéine adaptatrice Shc qui, phosphorylée, recrute le com-plexe Grb2-SOS à la membrane plasmique. L’augmentation de l’activitéGTPasique de la petite protéine G Ras par SOS permet le démarrage de lacascade de phosphorylations se terminant par celle de la MAPK.
croissance et celles induites par lamatrice extracellulaire permet demieux comprendre comment lesdeux types d’inducteurs peuventdonner naissance au même type de
Les cibles structurales des signaux de TEM
l’objectif est d’entraîner, éventuelle-
ment par l’intermédiaire d’une trans-
Le contrôle génétique des TEM
fications de l’activité transcription-
sont à l’origine de la dissociation cel-
d’identifier à la fois les facteurs de
Dissociation cellulaire
teurs cellulaires spécifiques des divers
l’intensité de l’activation équivaut à
laire. C’est par leur capacité de se lier
la perte de la cohérence tissulaire.
à des intégrines particulières et à les
dépendante de l’activation de l’inté-
autre. L’activation des intégrines est
drée. C’est ainsi que l’activation de
Remerciements
Les travaux du groupe « Plasticité épithéliale »
associée au cytosquelette d’actine, et
de l’UMR 146 bénéficient du soutien financier
servant de point d’ancrage à d’autres
du Cnrs, de l’Institut Curie, de l’ARC, de la
Ligue Française contre le Cancer (comité des
Hauts-de-Seine) et d’un contrat de collabora-tion avec la société Astra-Zeneca.
tibles d’être convertis en réponse de
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FOR IMMEDIATE RELEASE November 6, 2007 Contact: Keith Kleine Protecting Against the Emergent Neuropathogenic Strain of Equine Herpesvirus-1 On Behalf of the Equine Research Coordination Group The most common infectious equine viruses are herpesvirus and influenza. So when a viral pathogen of one of them evolves and increases in virulence, and if there are no effective prevention
REGULATION aquaculture news from southeast asia Daniel Fegan Chloramphenicol Policies, Shrimp Biotechnology ProgramNational Center for Genetic Testing Challenged Antibiotic residues in shrimp, and chloramphenicol inparticular, have been big issues in Asia recently, dueto the European Union’s implementation of both “zero tol-erance” and enzyme-linked immuno-assay (ELISA) test